L’artiste Benjamin Nuel au collège Châteaudun.

Du 15 au 16 novembre 2012.

« Hôtel » est le nom de l’exposition du jeune artiste Benjamin Nuel,  à la Galerie du Granit, Scène nationale de Belfort, du 17 novembre au 22 décembre 2012. « Hôtel » (2008) est également le nom d’une œuvre d’art numérique du même artiste, appartenant à la collection d’art numérique de l’Espace multimédia gantner et exposée à cette occasion.

Benjamin Nuel est donc venu présenter son travail artistique dans 4 classes du collège Châteaudun. Il s’est présenté : il a étudié à l’Ecole Supérieur des Arts Décoratifs (ESAD) de Strasbourg et au Fresnoy, Studio national des arts contemporains à Tourcoing. C’est un passionné de cinéma et il a eu l’idée de développer un travail artistique contemporain mêlant cinéma, monde virtuel, 3D et codes du jeu vidéo. Les thématiques qu’il aborde sont la fascination, la curiosité, la frustration, l’anti-spectaculaire, l’utopie et la survie.

L’artiste a donc commencé à faire découvrir aux élèves, l’œuvre « Hôtel », qui se présente comme un jeu vidéo où des personnages (terroristes et anti-terroristes) issus du célèbre jeu vidéo Counter Strike, se côtoient dans un cadre bucolique : un bel hôtel et un grand parc. Benjamin Nuel précise qu’il s’intéresse à l’esthétique et au fonctionnement des jeux vidéo de guerre : il a changé l’action des personnages pour les mettre dans une autre situation. Quelques élèves ont testé l’œuvre. Le joueur se déplace de manière très simple avec juste un bouton : ceci s’oppose aux différents degrés de complexité et objectifs à atteindre des jeux vidéo. L’objectif est de découvrir un monde et de se déplacer. L’artiste veut raconter une histoire d’une autre manière. De temps en temps, quand le joueur s’approche d’un personnage, une scène cinématique survient, c’est un extrait vidéo permettant de faire avancer le scénario, de donner des indices : le joueur n’a plus la main sur le jeu. Au fur et à mesure, l’élève explore ce monde, il observe des éléments anormaux, des bugs (une cigarette qui vole, un élément modélisé non fini…). L’artiste veut perturber les repères du joueur et mettre en scène ces bugs. Quand on monte l’escalier de l’hôtel, on peut arriver au ciel et observer la map (zone du jeu). On dirait une planète dans l’univers. Benjamin Nuel évoque la notion d’infini qui l’interroge : c’est à la fois une angoisse et un rêve.

Ensuite, l’artiste évoque son exposition et ce que les élèves vont découvrir prochainement. Il y a trois temps :

« Avant » avec l’œuvre « Hôtel »(2008) que les élèves ont découverte. Mots clés : map, monde virtuel, jeu vidéo, temps arrêté, pas d’histoire.
« Pendant » avec les 10 séries-épisodes et inter-séries visibles également sur http://hotel.arte.tv/. Mots clés : poule pixélisée, ciel, modem, ordinateur, déconstruction, bug, histoire. Le temps de réalisation pour ces séries a été de 9 mois (1 épisode : 3 mois, 7 épisodes avec 1 équipe : 6 mois). Les élèves ont regardé la première série. Ils ont été intrigués par une poule pixélisée. Benjamin Nuel précise qu’elle évoque les débuts de la 3D et qu’elle va jouer un rôle clé dans l’histoire, un « sage » qui répare les bêtises des personnages.
Depuis novembre, une série sort par semaine suivie d’une inter-série montrant un espace du monde virtuel avec des changements et donnant des indices sur le prochain épisode.
« Après » avec un site internet qui sera en ligne à partir du 12/12/12 et qui évoquera la notion d’archéologie numérique (faire des recherches sur des éléments, des civilisations du passé). Les visiteurs pourront télécharger et mettre en ligne des photos, du son… qui seront archivés sous forme de fragments. L’artiste y évoque la mémoire, l’histoire, le passé.

Une sculpture réelle, faite de terre et d’un sommet en forme de polygone réunit ces 3 temps et évoque le monde informatique de nos origines à aujourd’hui.

Les élèves ont posé quelques questions. Comment a-t-il crée ce monde virtuel ? La fabrication du jeu a été réalisée grâce à 2 logiciels : 3D pour la création des personnages et 3D en temps réel. Puis, un informaticien a entré des lignes de codes pour permettre l’action des personnages et du joueur.
Suite à cette rencontre, les élèves découvriront l’exposition en décembre 2012.